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Wild Raven Adventure

2 mars au 21 mars 2017 - Butedale à Port Hardy (C.-B.)

À tous les jours, durant notre séjour à Butedale, il a neigé. Le décor était superbe, mais nous étions un peu découragés de voir autant de neige s’accumuler. Certains jours, nous avons reçu jusqu’à deux pieds de neige durant la journée et un autre durant la nuit.


Nous sommes restés en tout 10 nuits à Butedale. Nous n’avions pas prévu rester sur place si longtemps. L’attente fut agréable toutefois. Jasmine et Buddy sont devenus de très bons amis. Tous les deux avaient hâte de jouer ensemble le matin. Jasmine pleurait pour aller dehors. Lorsque Jasmine était à l’intérieur, Buddy venait sur le balcon de la maison et pleurait pour que Jasmine sorte pour jouer avec lui. La dynamique entre les deux étaient plaisante à observer. Et je crois aussi que leur séjour ensemble aura été bénéfique pour les deux.


De notre côté, nous avons eu le plaisir de connaître davantage Cory. Une belle amitié s’est créée. Quelle personne extraordinaire et généreuse! Cory est curieux et débrouillard. Il est aussi un grand passionné de la nature. Nous allions nous rendre visite d’une maison à l’autre à tous les jours. Cory nous aussi donné de la nourriture, car nos provisions devenaient faibles. Nous attendions une livraison à Bella Bella. Nous étions loin de nous d’attendre à ce que ça prenne autant de temps pour couvrir les 250km reliant Kitimat à Bella Bella.


Entre les bordées de neige, Pierre et Cory allaient couper et fendre du bois. Ils déblayaient aussi le sentier reliant les installations près du rivage aux deux maisons. Une tâche qui devait être accomplie plusieurs fois par jours. Ils ont aussi remis en fonction le générateur pour qu’il puisse produire de l’électricité à nouveau. Lorsque nous sommes arrivés à Butedale, Cory devait utiliser une génératrice auxiliaire. Il ne lui restait que deux jours de carburant pour sa génératrice. Les froides journées et nuits avaient eu raison de la source fournissant l’eau pour le générateur. Bien heureux était Cory lorsque ce problème fut réglé.


Pour ma part, j’ai eu le loisir de passer beaucoup de temps à l’écriture. Mon inspiration était à son plein potentiel. L’endroit était si calme et il y avait très peu de distractions. Voir les couleurs changées constamment, la lumière, les gros flocons tombés, les montagnes au loin lorsque la visibilité augmentait… Dans cette baie, la nature semblait changer à tout moment. Cory nous mentionnait que plusieurs personnes lui ont demandé s’il trouvait ennuyant voir toujours le même paysage à tous les jours. Sa réponse est toujours demeurée la même depuis sa première journée ici: “À toutes les minutes le paysage change. Ce n’est jamais pareil.” Nous sommes bien d’accord avec lui. J’ai pris une tonne de photos. Les phoques venaient à tous les jours mettre de l’action dans la baie. Le décor changeait avec les marées. Vraiment magnifique.



Le jour de notre départ, jeudi le 9 mars, il y avait du soleil. Le soleil ne touchait pas encore la chute du lac Butedale lorsque nous sommes embarqués dans le canot. Grâce à Cory, nous aurons de belles images filmés avec le drone. Cory devait avoir les doigts gelés à la fin. C’est le coeur gros que nous sommes partis. Nous savions que nous allions tous nos ennuyer. Merci Cory pour tout!!!


Nous n’avions que deux belles journées pour pagayer et avancer. Après la météo se gâtait à nouveau. Nous avions établit un plan la veille pour pouvoir rejoindre Bella Bella le plus vite possible. Nous étions attendus pour une présentation à l’école et nous avions aussi grand besoin de notre ravitaillement. Nous sommes donc partis sur un mode “évacuation” plus qu’un mode “plaisance”. Le timing avec les marées fut parfait. Pierre avait fait un bon calcul pour que nous puissions profiter le plus possible de la marée baissante. Le soleil nous réchauffait bien. La neige était encore lourde sur les arbres et les montagnes étaient recouvertent d’une lourde couverture blanche. Nous avons vu le souffle de baleines au loin. Elles allaient dans la même direction que nous. Malheureusement, nous n’avons jamais réussi à les rattraper. Vers la fin de la journée, le vent s’est mis à souffler fort. Les vagues ont pris de l’intensité. Rapidement, les conditions se sont déteriorées et sont devenues difficiles. Il était temps pour nous d’arriver dans la petite baie située à 12 km de Klemtu, sur Sarah Island. Lorsque nous avons tourné le coin, le vent nous repoussait au large. Il prenait de la force dans la vallée et soufflait au moins à 60 km/h. Il était glacial. Nous avons vidé le canot sur la plage de cailloux. La marée recommençait tout juste à monter. Nous avons fait un long portage jusque dans la forêt. Une fois la tente montée, il faisait nuit. Nous avons mangé rapidement et sommes allés nous réfugier à l’intérieur de notre maison. Cette nuit-là, nous avons très peu dormi. Le vent n’a cessé de souffler qu’environ une heure avant que nous nous levions. Nous étions fatigués de la veille. Jasmine était aussi fatiguée. Nous avions réussi à couvrir 60 km.


Le départ fut beaucoup plus facile que l’arrivée. La marée était haute et l’eau tout juste à nos pieds. Moins de dix pas et nous avions les pieds dans l’eau. Il faisait soleil et bon. En fait, cette journée-là fut encore plus clémentente que la précédente. L’eau était translucide et calme. La baie était très belle à marée haute. Nous pouvions voir loin sous la surface de l’eau. Nous avons entamé une dernière traversée pour se positionner du même côté que Klemtu. Nous avons pris notre temps et avons suivi le pourtour de la côte. Nous avions du temps devant nous. Beaucoup de temps. Notre plan était de prendre le traversier qui partait de Klemtu le samedi matin à 3:30. Ce traversier allait nous amener à Bella Bella.


Lorsque nous sommes arrivés à Klemtu, il était 13:30. Nous sommes allés chercher quelque chose à manger et nous nous sommes protégés du vent près des roches formant une rampe utilisée par la barge du tugboat Regent. Après notre dîner, nous avons vidé le canot puis une foule de gens sont arrivés. Il y avait une activité de financement pour que les jeunes du village puisse assister à un tournoi de basketball. Le mode de financement était une baignade dans l’eau. Nous étions congelés et de voir ses braves gens entrer et ressortir de l’eau nous a fait apprécier nos vêtements. Le matelot du Regent a décidé de participer à l’activité. Les enchères sont montées à 105$. Du haut de la barge, il est plongé en culotte courte. Le plus surprenant fut de le voir continuer à travailler après sans se changer. Un brave homme et surtout très généreux. Puis, nous avons rencontré Sid, le Capitaine du Regent. Nous avons eu droit à une visite complète du bateau. Il est vraiment très bien entretenu. Pierre a un rêve depuis qu’il est tout jeune. Faire un tour de tugboat. Et bien, Sid nous a proposé de faire un tour. Puisque nous avions déjà prévu de se rendre à Bella Bella par le traversier et que nous avions un paquet à récupérer et une présentation à donner, Sid nous proposa de venir nous chercher lorsque nous serions prêts à embarquer à bord. Nous ferions le trajet jusqu’à Port Hardy. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point Pierre était excité. Il avait le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Il ne parlait plus que de ça.



Après avoir dit à la prochaine à Sid et avant que la noirceur s’installe pour de bon, nous avons commencé à marcher vers le terminal du traversier. Une marche de deux kilomètres sur une route bien dégagée malgré la neige reçue. Une fois rendus, nous nous sommes changés et avons mis tous nos vêtements les plus chaud en prévision d’une nuit d’attente à l’extérieur. Puis, Andrew, Fred et Evan sont venus nous voir. Ils nous ont apporté deux assiettes pleines de nourriture chaude. Peu de temps après, il revenait débarrer le bâtiment du terminal. Nous pouvions donc attendre au chaud et à l’abri de la neige et du vent. Il était 19h30. Nous avions rencontré Andrew préalablement, alors que nous étions encore sur le bord de l’eau. Il nous avait dit qu’il veillerait sur nous. Et bien, il a tenu promesse. C’est toujours vraiment surprenant voir à quel point des étrangers sont prêts à nous aider. Cela fait parti de la beauté du monde. Nous avons aussi remarqué que tout le monde à Klemtu semble s’entraider, peu importe l’âge. Nous étions vraiment enchantés de voir la fraternité des gens et le sens de la communauté.




Plus tard, les deux hommes en charge du terminal sont venus nous voir. Après leur avoir expliqué qu’Andrew était venu nous ouvrir la porte, ils nous ont donné leur accord pour rester dans le terminal. Nous avons essayé de dormir, mais nous n’avons pas réussi. Pierre a aidé pour le déneigement des trottoirs avant l’arrivé du traversier. Jasmine elle, semblait ne pas se soucier de la suite. Elle a vraiment une très grande confiance en nous.


Puis, vers 2:30 le samedi matin, le traversier est finalement arrivé. Pierre me parlait encore du tugboat. Mais il était content enfin d’embarquer sur le traversier. Nous avons laissé le canot avec les véhicules à l’étage inférieur, puis avons dû mettre Jasmine dans une cage du chenil installé au même étage. Les cages sont très propres et bien installées. Puis, nous sommes montés aux étages supérieures où nous avons pris place à un endroit tranquille. Il y avait plein de gens qui avait apporté leur sac de couchage et un matelas pour dormir dans les allées. Nous étions les seuls à ne pas avoir prévu le nécessaire. Nous n’avons donc pas dormi.


Nous sommes arrivés à Bella Bella vers 6h30, soit 30 minutes avant l’heure prévue. Il faisait encore noir. Nous avons commencé à poser des questions aux gens pour trouver la meilleure solutions pour se rendre sur l’autre île située en face (Denny Island), là où se trouve Shearwater. C’est à cet endroit que nous avions prévu rester. Cory nous avait recommandé d’y séjourner et il avait fait le contact avec les responsables de l’hôtel (Keith et Joanne). Il y avait un water taxi à Bella Bella, mais il était situé à 4 km de notre position. Les routes étaient enneigées et non dégagées. L’option ne fut donc pas retenue. Les prévisions météos indiquaient de fort vents du nord-est toute la journée (jusqu’à 80km/h en fin d’avant-midi). Il n’était donc pas question de pagayer. Puis, nous avons appris qu’un autre traversier en direction de Bella Coola allait arriver la nuit prochaine. Nous pouvions embarquer et se rendre à Shearwater. Nous avons opté pour cette solution beaucoup plus logique et sécuritaire compte tenu du vent et de notre état de fatigue avancée. Nous avons donc montés à tente près du terminal. Une fois à l’intérieur, il s’est mis à neiger. Puis, la neige a fait place à la pluie. Il a tellement plu. Nous avons essayé de dormir, mais encore, nous n’avons pas vraiment réussi. À 22:30, sous la pluie, nous avons ramasser notre campement et avons préparer le canot pour la prochaine étape du parcours. À 2:30 le lendemain, nous embarquions finalement sur le traversier (beaucoup plus petit que le précédent). Le trajet fut court. À l’aide de nos lampes frontales, nous avons tiré le canot sur la route en gadoue jusqu’à l’hôtel. Une clef nous attendait déjà dans une enveloppe à la réception. Nous avons vidé le canot, tout transporter dans la chambre, pris nos douches et sommes allés nous coucher vers 6h00 (ou 5h00 avant le changement d’heure). Nous avons dormi une heure et demi avant d’aller déjeuner au restaurant. L’épicerie était fermée et nous n’avions pas du tout le goût de manger du gruau.




Après avoir pris le temps de nous reposer en après-midi et faire du lavage, nous avons finalement rencontré Keith et Joanne, responsable de l’hôtel. Ils nous ont offert un très chaleureux accueil et nous ont grandement aidé. Keith nous a même fourni un endroit chauffer où faire sécher notre matériel. Nous avons aussi rencontré Caroline et Paul, un charmant couple originaire d’Hollande. Ils vivent sur leur voilier depuis maintenant 10 ans et ont navigué autour du globe. Ils sont adeptes des endroits plus éloignés et ont même passé du temps en Antarctique. Nous avons eu beaucoup de plaisir avec eux. Leur prochaine destination était Butedale. Ils devaient apporter du ravitaillement à Cory. Le lundi soir, nous leur avons souhaités bon voyage, car ils partaient tôt le lendemain.


Le mardi, nous avons finalement reçu notre ravitaillement par la poste. Le bonheur. Si la boite n’était pas arrivée par le traversier durant la fin de semaine qui venait de se terminer, elle ne serait arrivée que la semaine suivante avec l’autre traversier. En hiver, il n’y a seulement qu’un seul traversier par semaine qui fait le chemin entre Port Hardy et Prince Rupert. La poste circule avec le traversier.


Le mercredi, nous sommes allés donner une présentation à l’école communautaire de Bella Bella. Ce fut bien plaisant de rencontrer les étudiants. Ici, les gens voyagent en bateau. Il y a un taxi marin qui relie Shearwater et Bella Bella. La navette se fait pratiquement à toutes les heures. Puis le jeudi soir, tout juste avant le karaoké, nous avons donné une présentation au restaurant-bar de Shearwater Resort & Marina. Nous avons passé une très agréable soirée et nous avons eu la chance de rencontrer plein de gens. Plusieurs visages maintenant rendus familiers étaient présents pour l’occasion. La communauté de Shearwater est unique et vraiment plaisante.


Par la suite, nous sommes allés faire nos bagages, car nous avions eu la confirmation que Sid et son équipe allait venir nous chercher dans la nuit. Pierre ne tenait plus en place. On aurait dit qu’il avait 5 ans et qu’on était la veille de noël. Sur la tablette, j’avais trouvé une application qui nous permettait de suivre le déplacement du bateau. Pierre s’est usé les yeux à la regarder. Vers 23h00, nous nous sommes finalement couchés. À 3h00 le vendredi matin, nous étions déjà debout. Pierre n’avait pas dormi. Et moi pas beaucoup. La nuit fut donc très courte. Le bateau n’avait pas bougé depuis les neuf dernières heures selon les informations sur la tablette. Pierre était inquiet. Moi pas tellement. J’étais certaine que c’était seulement un problème de transmission. Sid avait dit qu’il viendrait nous chercher. J’avais confiance. Nous avons vidé la chambre, mis notre matériel dans le canot et avons marché jusqu’à la rampe. Il pleuvait beaucoup et ventait énormément. Le vent nous inquiétait tous les deux. Les rafales étaient trop fortes pour se lancer sur l’eau dans la nuit. Une fois le canot prêt, nous avons pagayé jusqu’au quai de la station-service. Sid était déjà en communication avec nous par texto, puis via la VHF. Nous avons vu au loin la forte lumière du bateau faire son apparition. Puis, il s’est rapproché. Nous étions de plus en plus inquiets des rafales de vent. Nous ne pouvions vraiment pas prendre le risque de pagayer et en même temps, nous ne voulions pas avoir donné tout ce trouble à Sid (qui avait dû détourner de sa route) pour rien. Mais Sid avait déjà compris que nous ne serions pas en mesure de se rendre jusqu’à lui. Avec agilité et grande coordination, il détacha sa barge, la fixa au mur brise-lame. Puis, il est venu nous chercher directement au quai de la station-service. Nous avons sauté dans le bateau et avons attaché le canot. Nous sommes allés jusqu’à la barge où le canot a été soulevé d’un trait à l’aide de la rampe qui avait été descendue dans l’eau. Scott, le premier matelot de Sid, est agile. D’une main, il se retenait sur la rampe inclinée. Malgré les vagues, le vent et les remous, il a passé les cordes qui étaient fixées à la proue du canot de l’autre côté du câble de la rampe. Quel soulagement lorsque nous avons vu le canot arrivé à la hauteur du plancher de la barge. Le canot fut fixé sur le pont et nous sommes retournés au bateau. Après avoir rattacher la barge au bateau pour la tirer, nous sommes partis en direction de Klemtu. Nous n’en revenions pas de tous les efforts que Sid et son équipe avaient déployés pour venir nous chercher. Sid est vraiment un homme généreux avec un grand coeur. Scott et Jon sont partis de coucher. Ils venaient de terminer leur quart de travail.


Je suis restée un bon moment avec Sid et Pierre au poste de pilotage avant d’aller me coucher un peu. À mon réveil, tout le monde était debout. Jon préparait le déjeuner. Pierre était toujours aussi excité. Il réalisait son rêve. Nous avons passé à un endroit où la mer était un peu plus agitée. Jasmine n’aimait pas autant son expérience, mais malgré tout, elle a assumé comme une championne. Puis, nous avons retrouvé le calme jusqu’à ce que nous arrivions à Klemtu.




Une fois la barge installée et prête à être vidé de son contenu, Scott a pris place dans le camion et a commencé à sortir les remorques vides. Puis, plus tard, il a fait le chemin inverse pour placer quatre remorques pleines de saumons d’élevage. Sid et le Regent font le trajet deux fois par semaine entre Klemtu et Port Hardy. L’industrie du saumon d’élevage emploie énormément de travailleurs sur la côte. Nous avons eu beaucoup de chance d’avoir pu assister à une partie des opérations maritimes de la compagnie Marine Harvest.


Nous devions attendre que la dernière remorque réfrigérée soit remplie avant de repartir. Nous avons donc eu le plaisir de pouvoir discuter davantage avec Sid. Quel homme sympathique. Quelle carrière! Déjà 40 ans à travailler sur l’eau. Son savoir maritime est grand et il le partage sans restriction. Il a eu la chance de travailler aussi avec ses deux fils à un moment. Son père était pêcheur de flétan. Sa réputation le précède encore aujourd’hui de Vancouver jusqu’en Alaska. Sid est aussi connu par tous. À Shearwater, tout le monde le connaissait. Il est un excellent capitaine et sa réputation le précède aussi.


Nous ne sommes pas repartis de Klemtu avant 20h00 le soir. Lorsque nous sommes repartis, il faisait noir. L’opération de déplacer la barge et de la rattacher pour la tirer a été tellement rapide et calme, qu’à peine nous avons eu le temps de réaliser que nous étions déjà repartis en direction de Port Hardy. Après avoir pris un délicieux souper préparé par Jon, nous avons parlés avec chacun alors qu’ils s'affairaient à leurs tâches. Puis, le début de quart de veille reprenait. Pierre est parti se coucher en même temps de Sid. Scott a pris la barre et Jon l’accompagnait. Jasmine a gardée sa position dans le poste de pilotage. Elle avait pris d’affection un banc et avait posé son nom dessus. La nuit fut relativement calme. Au petite heure, Sid est revenu au poste de commandement. Pierre l’a accompagné. Scott et Jon sont allés se coucher. Plus tard dans la journée, près du Cape Caution, les vagues et la houle ont repris. Sid nous disait qu’il était rare de voir la mer aussi clémente. Malgré tout, ça bougeait. Jasmine était beaucoup plus confortable et calme. Elle s’acclimate tellement rapidement.


Le soleil perçait par endroit et les vagues qui se fracassaient contre les roches créaient des explosions qui faisaient apparaître des murs d’eau à différents endroits sur les parois rocheuses. Ces “murs d’eau” étaient très hauts et on en voyait apparaître partout. On pouvait même les voir de très loin.




Puis, un gros boum s’est fait entendre et ressentir. Le câble d’acier venait de se briser. La barge flottait au loin. Pierre est allé réveiller Scott et Sid a rapidement aviser le trafic tout en mettant cap vers la barge. Jon a beaucoup moins d’expérience que Scott, donc Sid garda Jon a bord du bateau. Scott embarqua sur la barge pour fixer des câbles de rechange. Tout cela s’est passée dans une mer agitée. Sid a gardé son sens froid, malgré son souci pour Scott. Sid a démontré de belle qualité de leader dans ce moment crucial. Il faisait confiance à Scott et tous les deux restaient en communication. Du poste de contrôle, on voyait bien à quelque point la barge bougeait (tout comme le bateau). Tantôt on voyait la barge, puis elle disparaissait avant de réapparaître. J’ai tout filmé. Tout s’est passé sans anicroche et avec une grande confiance. Pierre est allé aider Scott a rembarqué à bord du bateau. Le câble de remplacement fut attaché au bateau et nous sommes repartis.




Rendus à quelques heures de notre destination, le soleil est réapparu. Le paysage était superbe. Le soleil était bon. Ça faisait vraiment longtemps que nous n’avions pas eu de soleil. Alors que la nuit tombait, nous sommes arrivés à Port Hardy. La barge fut fixée à la rampe de débarquement. En peu de temps, toutes les remorques pleines avaient été sorties et remplacées par des vides. Ce soir-là, nous avons dormi à bord du Regent.


Le dimanche matin, nous avons déjeuné avec Scott et Sid. Nous avons eu beaucoup de plaisir à passer la journée avec eux. Même si le dimanche est une journée de congé, il y a beaucoup de chose à faire. Entre autre, il fallait réparer le câble d’acier avant de repartir et faire le plein d’eau et de diesel. Il y avait aussi beaucoup à faire sur le bateau (maintenance) et sur la barge. Nous avons rencontré Vida, qui est gestionnaire du transport pour la compagnie Shearwater, puis son conjoint Barry. En soirée, Sid nous invita tous à aller souper au restaurant. Nous avons terminé la soirée sur le bateau. Une superbe journée et soirée.



Lundi matin, il était temps pour nous de dire au revoir. Mais avant, nous avons déjeuner avec Scott et Sid. Puis Vida nous a permis de transporter notre matériel en camion jusqu’à l'hôtel. Au retour, nous avons mis le canot à l’eau (il était toujours sur la barge). Avec beaucoup d’émotions, nous avons dit aurevoir à nos amis. Ils sont repartis en direction de Klemtu pour un autre voyage en nous laissant dans le sillage du Regent. Nous avons pagayé jusqu’à l’hôtel. Et nous nous sommes rappelés à quel point nous avons été chanceux de vivre cette expérience unique.



Je crois vraiment que rien n’arrive pour rien. La vie fait en sorte que nous rencontrons des personnes qui marqueront notre existence et nous ferons évoluer d’une façon ou d’une autre. Il faut savoir saisir les opportunités. Notre aventure est constituée de toutes ces rencontres uniques et de toutes ces opportunités que nous avons saisies. Les gens sont extraordinaires. Nous sommes comblés. Merci encore à Cory, toute l’équipe de Shearwater, le Capitaine Sid, Scott, Jon, Vida et Barry.


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