9 au 20 mai 2017 - Elbow à Fort Qu’Appelle (SK)
Le village de Elbow nous aura grandement charmé par la générosité et la gentillesse de ses habitants. Tel que mentionné dans la publication précédente, c’est toute une communauté qui nous a chaleureusement reçus. Le mardi 9 mai, nous sommes allés à l’école de Loreburn où nous avons fait une présentation. Rebecca et Audrey, deux étudiantes, nous avaient préparé une surprise à nous, mais aussi à Jasmine. Elles avaient écrit un joli mot sur le couvercle du contenant cachant les délicieux biscuits. Merci Rebecca et Audrey!!! À cette école, nous avons rencontré aussi pour une première fois des Cowboys. De vrais. Un d’eux est champion dans sa catégorie pour différentes compétitions Rodéo.
Le 10 mai, nous avons quittés Elbow sous un soleil radieux et un léger vent du sud. Nous avons dit aurevoir et merci à Bryan et Donna, instigateurs de cette élan de générosité. Nous avons pagayé par la suite jusqu’à barrage Qu’Appelle, situé au sud-est du lac Diefenbaker. Nous sommes atterris sur une plage de sable et nous avons pu monter tout notre matériel au-dessus du barrage. Ensuite, nous avons mis les roues sous le canot et avons marché jusqu’à que nous puissions trouver un endroit où nous mettre à l’eau sur la rivière Qu’Appelle. Puis, nous avons monté notre campement.
Plusieurs personnes nous ont souvent demandé si nous étions inquiets de ne jamais savoir où nous allions dormir. Pour nous, cela fait parti de l’aventure. Nous ne voyions pas l’incertitude comme une source de stress, mais plutôt comme une source de motivation. Il y a quelque chose d'excitant de découvrir à tous les jours une nouvelle place où monter la tente. Des fois, le site est vraiment superbe, des fois c’est tout le contraire. Mais dans tous les cas, une fois la tente monté, nous sommes chez nous. Notre vue change à tous les jours. Les odeurs changent. Les sons changent. Les couleurs changent.
La rivière Qu’Appelle prend source dans le lac Diefenbaker (fourni en eau par la rivière Saskatchewan Sud) et prend fin au croisement de la rivière Assiniboine au Manitoba. Cette rivière est extrêmement sinueuse. Rares sont les bouts droits et lorsqu’il y en a, ils ne sont pas longs. Recherchez sur Google cette rivière et suivez là. Vous allez comprendre ce que nous voulons dire par “extrêmement sinueuse”. Nous ne savons pas si le niveau de l’eau est relativement le même d’une année à l’autre à cette période-ci de l’année. Mais pour notre part, nous avons souvent touché le fond. Il y a eu beaucoup d’érosion et les débris étaient importants durant notre passage. Nous devions constamment faire des corrections et amener le canot dans une autre direction.
La rivière Qu’Appelle traverse principalement, jusqu’au lac Buffalo Pond, des champs de cultivateurs et d’éleveurs de bovins. À certains endroits, il faut faire attention, car des fils barbelés traversent la rivière. Nous avons vu un nombre impressionnants de vaches et de veaux. Ce qui nous a le plus impressionné toutefois, c’est la diversité et l’abondance d’animaux et d’oiseaux. Chouettes, faucons, diverses espèces de canards, bernaches, martin-pêcheurs, avocets, sarcelles, hirondelles, pluviers, chevreuils, coyotes, un orignal, castors, rats musqués, blaireau, visons, raton-laveurs, etc. Malheureusement, c’était plutôt difficile de prendre des photos avant que Jasmine ne se mette à japper. Donc la majorité de nos rencontres fauniques resteront seulement dans nos mémoires.
Buffalo Pond est un étendu d’eau qui fait partie du système de la rivière Qu’Appelle. Nous avons dû faire un autre portage au barrage situé en aval. Ce lac est habitué et semble être un endroit où les gens viennent passer des vacances. L’eau change drastiquement une fois rendu sur le lac. Elle devient plus claire et moins sédimenteuse. Ses berges sont plus accessible, car il y a du sable et du gravier. La rivière Qu’appelle est très boueuse. Le Buffalo Pond dessert en eau les villes de Regina et Moose Jaw en Saskatchewan.
De Buffalo Pond, nous avons retrouvé l’étroitesse de la rivière et ses courbes et zigzags. Ce jour-là, nous étions supposés prendre une “journée de congé”, c’est-à-dire pagayer les cinq kilomètres restants jusqu’au barrage de Buffalo Pond et faire le portage. C’était le plan. Puis, rendus de l’autre côté, nous ne trouvions pas le site très intéressant pour dormir, alors nous nous sommes dit que nous pourrions avancer un peu en après-midi sur la rivière et trouver un autre emplacement. Nous avons dû passer par-dessus onze barrages de castors. Nous avons terminé à 19h00 et avons dû improviser pour monter le canot et notre matériel sur une butte abrupte où nous avons finalement trouvé un champ de blé coupé de l’an dernier. Alors que la noirceur s’installait, des coyotes, des raton-laveurs et des chevreuils ont pris d’assauts le champ du cultivateur.
Les jours suivants, nous avons croisé d’autres barrages de castors, tout comme d’autres minis rapides que nous avons dû faire en cordelette en raison du manque d’eau. Près de Lumsden, où nous sommes arrêtés brièvement acheter du pain et se ravitailler en eau. Nous avons dû improviser pour passer au-travers un embâcle de débris. Nous ne pouvions pas contourner le barrage artificiel en faisant un portage sur la terre. Nous avons donc dû forcer notre chemin.
À Craven, nous avons fait un autre portage pour passer le barrage. La rivière était toujours très peu profonde. Par la suite, et malheureusement pour nous, nous avons commencé à multiplier les rencontres avec des cadavres d’animaux. Nous avons vu six pélicans morts à différents endroits, des poissons et un coyote. Nous avons vu les os d’un chevreuil et d’un orignal. C’est triste, un brin dégueulasse, mais naturel. Puis, ce sont des carcaces de vaches et des chevaux que nous avons vu sur le bord de la berge et dans la rivière. L’odeur me levait le coeur. Dommage, car cette section fait partie du Sentier Transcanadien. Plusieurs pancartes du sentier sont visibles et apposées soit sur les ponts et/ou des clôtures. Un bon nettoyage de la rivière serait nécessaire.
Avant d’arriver au lac Pasqua, nous avons traversé une réserve sur laquelle nous avons vu de superbes chevaux. Curieux, ils nous ont suivis durant un moment avant de s’arrêter tous, en groupe, et nous regarder quitter au loin.
Au bout du lac Pasqua, il y a le village de Fort Qu’Appelle, où nous sommes arrivés le 19 mai en début d’après-midi. Ce village fut l’hôte d’un poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Il fut installé en 1852 et c’est là où le village s’est développé par la suite. Auparavant, c’était la North West Company qui régnait sur cette rivière. Elle avait installé un poste de traite à Fort Espérance en 1787, situé plus en aval. Ce poste fut abandonné en 1819.
Le nom Qu’Appelle proviendrait d’une légende Crie. Un esprit voyageait sur la rivière aller et retour. Un autochtone aurait dit à Daniel Harmon de la North West Company en 1804 qu’il entendait souvent la voie d’un homme appeler “Kâ-têpwêt?”, signifiant “Qui appelle?”).
Nous resterons au terrain de camping du village de Fort Qu’Appelle jusqu’à lundi matin 22 mai, puis nous repartirons. Nous avons du lavage à faire, des commissions et de l’écriture :) C’est possiblement à Winnipeg que la prochaine publication pour le blog sera mis en ligne. Nous vous souhaitons un bon long weekend à tous!